De nombreuses manifestations à Paris notamment ont rappelé que l'abolition de l'esclave a été assez tardif, alors revenons sur ces évènements.
Vous pouvez retrouver des informations sur certains sites comme celui sur l'esclavage dans les îles françaises, un bel article sur les conséquences de la révolution française, l'assemblée nationale propose un bon résumé des décrets.
1789 : La Révolution française éclate. La révolution française répand dans ses colonies les grandes idées égalitaires qui ont conquis le peuple de la métropole.
De 1789 à 1802, la Guadeloupe vécut intensément les différentes phases de la Révolution car, mis à part une très brève période d’occupation anglaise en février-mars 1794, elle resta constamment française, alors que la Martinique était occupée par les Anglais de 1794 à 1802. Les idées et les classes sociales se heurtèrent avec une violence d’autant plus grande que la masse des esclaves posait un redoutable problème.
La situation des colonies en 1794
Si les théories humanitaires des philosophes sont largement diffusées, notamment par la Société des Amis des Noirs, à Paris, la Révolution ne prend pas d’emblée position en faveur de l’abolition de l’esclavage. L’Assemblée constituante, influencée par le lobby des colons maintient l’esclavage aux colonies en 1791. La Législative accorde des droits aux hommes de couleur libres, en 1792. La Convention s’occupe peu des colonies et des révoltes que soulèvent le maintien de la traite et de l’esclavage.
1793 : La répercussion des événements de France ( l'octroi de droits civiques aux noirs libres et aux hommes de couleur ) amenèrent le soulèvement des noirs et des révoltes dans l'armée.
1794: Le décret du 16 pluviôse an II/ 4 février 1794 abolit l’esclavage des nègres dans toutes les colonies ; il confère la qualité de citoyen français à tous les hommes, domiciliés dans la colonie, sans distinction de couleur; il affirme que ceux-ci jouiront des droits assurés par la Constitution. Implicitement, la traite est abolie.
Le 16 juillet 1802 : La loi du 4 février 1794 qui avait abolit l'esclavage est annulée par Bonaparte.
L'une des explications de cette annulation s'explique par le fait que le premier empire colonial des puissances européennes, situé dans les Amériques, avait connu au XVIIIe siècle une crise profonde inaugurée par l'indépendance des Etats-Unis, bientôt suivie par celles de la république d'Haïti en 1804 et des colonies espagnoles et portugaises dans le premier quart du XIXe siècle. La Grande-Bretagne avait déjà commencé de jeter les fondements d'un nouvel empire colonial en direction de l'Asie, par la conquête de l'Inde, et de l'Afrique.
Bonaparte veut donc renversé la tendance et se remettre à la conquête de territoires et c'est pour cela qu'il va annuler cette décision.
L’esclavage est définitivement aboli le 27 avril 1848, la commission d’abolition de l’esclavage précise que
« nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves »
Selon les considérants du décret d'abolition du 27 avril 1848, « l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; [...] en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; [...] il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité. L'abolition de l'esclavage s'applique dans toutes les colonies et possessions françaises dans les deux mois de la promulgation du décret dans chacune d'elles. 250 000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion et au Sénégal sont ainsi libérés.
Ce décret interdit absolument « tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres ». Il interdit à tout Français, même en pays étranger, de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français ». L'article 7 précise que « Le sol de France affranchit l'esclave qui le touche. »
Le principal instigateur de cette mesure, Victor Schœlcher, est élu représentant du peuple à la Guadeloupe et à la Martinique. Optant pour la Martinique, il fait ainsi entrer à l’Assemblée nationale constituante son colistier guadeloupéen Louisy Mathieu, un ancien esclave âgé de trente et un ans, ayant pour suppléant Henri Wallon.
Retrouvez une vidéo explicative sur l'abolition de l'esclavage.