Claude Bernard, était médecin dont l'apport à la discipline a été considérable au XIXe siècle.
Ce chercheur français a réinventé l'approche des sciences de la vie et imposé son modèle de fonctionnement du corps humain, la physiologie, aux dépens de l'anatomie. Jusqu'alors, cette approche qui affectait une fonction vitale à chaque tissu de l'organisme, était dominante.
Mais le physiologiste a prouvé qu'une fonction, par exemple la digestion, pouvait nécessiter plusieurs tissus (glandes salivaires, muqueuses gastriques). Dans son Introduction à l'étude de la Médecine expérimentale de 1865, Claude Bernard explique que cette démarche «constitue à elle seule la science vitale active, parce qu'en déterminant les conditions d'existence des phénomènes de la vie, elle arrivera à s'en rendre maître et à les régir par la connaissance des lois qui leur sont spéciales.»
Cette révolution, il l'a mûrie depuis sa jeunesse quand, préparateur en pharmacie, il constate que la médecine est une science des plus inexactes. Les médicaments sont assemblés de manière empirique, plus par habitude que par expérimentation.
Claude Bernard se détourne alors de la médecine pour se consacrer à la physiologie. Activité qui importune grandement son épouse catholique. Elle, qui voit d'un très mauvais œil les expériences de vivisection de son mari, lui intente un procès avant de le quitter.
Mais ces déconvenues sentimentales n'empêchent pas le physiologiste de poursuivre ses études, notamment sur le concept de «milieu intérieur» qu'il développe d'après ses travaux sur la sécrétion pancréatique et sur les origines du diabète. Ce milieu est constitué de tous les fluides du corps humain dans lesquels baignent les organes.
Bernard démontre par l'expérience que ce bouillon de culture, parfaitement régulé et équilibré, a une vertu protectrice pour l'organisme. Aux confins d'autres disciplines (histologie, physico-chimie, morphologie et anatomie), il pose les bases de la physiologie expérimentale. Mais la discipline est, dans un premier temps, boudée par les hôpitaux publics.
Le scientifique s'attache donc à former des médecins non-dogmatiques, qui procèderont d'une démarche hypothético-déductive.
Titulaire de chaire à la Sorbonne, au Collège de France, et au Muséum national d'histoire naturelle, il est, par ailleurs, adoubé par l'Académie des sciences, de la médecine, et par l'Académie française.
À sa mort, le 10 février 1878, il bénéficie de funérailles nationales sur la recommandation de Gambetta. Un honneur inédit, à l'époque, pour un savant.
Un hommage Google à Claude Bernard.
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